Le Sweat mottled
A GREY MOTTLED SWEAT
LES MILLE GRIS DE LA TEXTURE
Sous l’effet de la lumière, la matière texturée offre au gris un champ infini de variations, de la simple modulation jusqu’à la métamorphose. La texture s’éclaircit du côté où elle accroche le jour et crée une ombre du côté opposé. Le gris n’est plus uniforme, ni sur la totalité du vêtement, ni dans la durée. Selon la luminosité de l’endroit, selon nos mouvements, il prend des teintes éphémères, argent, ardoise, perle …LE FIL MOUCHETÉ
Créer un mouchetage original n’est pas une mince affaire : avant la filature, on teint en charcoal une petite quantité de fibres de coton et on les mélange avec l’ensemble des fibres écrues qui serviront à fabriquer le fil. Ainsi, au hasard de la filature, des brins de fibres charcoal apparaissent ça et là sur certaines sections du fil et, au moment du tricotage, elles donnent au tissu son aspect moucheté gris aléatoire, irrégulier et non-mécanique. Il ne pourra pas y avoir deux sweats identiques.TRICOTER LENTEMENT
Le jersey est fabriqué par des machines, héritières des vieilles tsuri, qui tricotent tout en même temps l’endroit et l’envers du molleton. Leur lenteur pourrait être un défaut mais, en réalité, leur allure précautionneuse ménage la matière première précieuse du tissu : les fibres ne sont pas serrées les unes contre les autres, elles conservent de l’air entre elles, le tissu est plus doux, plus léger et plus confortable à porter. Tout est fait pour que le tissu reste stable et inchangé. Aux tests de rétrécissement, le jersey accuse moins de 5%. C’est une éclatante revanche du slow wear sur une certaine mode frénétique qui veut toujours aller plus vite au détriment de la qualité.UNE TRADITION ARTISANALE
C’est l’entreprise Toki-Sen-I, à Osaka, qui fabrique le tissu de notre Grey Mottled Sweat, comme elle fabrique celui de nos sweats et de nos hoodies en « nid d’abeille ». Toki-Sen-I n’est pas une entreprise comme les autres : alors que la plupart des industries se modernisent pour accroitre leur productivité, le patron de Toki veut conserver ses vénérables et lentes machines parce qu’elles produisent de très beaux tissus qui restent fluides et ne se déforment pas. Et parfois, parce que toutes ses machines sont occupées, il nous fait attendre une ou deux semaines de plus pour nous livrer les tissus que nous lui avons commandés. L’entreprise est moyenne (40 personnes), elle n’a pas de service de publicité et ne cherche pas à être célèbre. « Ce sont nos clients qui le sont, dit-on chez Toki : Chanel, Balmain, Saint Laurent, etc… et quelques jeunes créateurs… ».